Le Paris Saint-Germain affrontera Auxerre pour le compte de la 32 journée de ligue 1. Un match déterminant pour cette équipe parisienne qui souhaite reprendre la place de leader aux Montpellierains et finir cette saison en beauté. Pour se faire, le PSG pourra compter sur sa recrue de choc Salvatore Sirigu. Portrait d’un gardien altruiste et concerné.
Son épaisse chevelure brune, son envergure et l’assurance qu’il dégage alimentent, les comparaisons avec Walter Zenga, l’ancien gardien de l’inter Milan. Sa faculté à apprendre le français et les exploits réalisées avec le PSG ont conquis le Parc des Prince, séduit ses coéquipiers et étonné ceux qui n’avaient jamais entendu parler de Salvatore Sirigu, le Sarde Solidaire, avant juillet 2011. Depuis, ils sont nombreux à connaître son nom, un peu plus à l’avoir vu jouer, et tous, sous le charme, conviennent que Paris a réalisé le bon coup de l’été dernier en l’achetant à Palerme 3,5 millions d’euros pour quatre saisons.
Tout le monde le voyait passer après Nicolas Douchez mais la blessure de l’ex gardien de Rennes a permis à Salvatore Sirigu d’être propulsé en première ligne, à un poste ô combien difficile à tenir dans la capitale, pour finalement s’imposer comme gardien indiscutable de cette nouvelle équipe parisienne.
Un début de carrière à l’italienne
D’une certaine manière, la France lui a déjà beaucoup donné, comme dirait son compatriote Alberto Tomba, et Sirigu se plaît dans sa nouvelle vie. Il n’oublie pourtant pas sa Sardaigne natale, celle qu’il appelle « son pays », où il est né il y a vingt-cinq ans. Dans la famille Sirigu, issue de la classe populaire, le petit frère jouait aussi à Palerme en tant qu’ailier gauche avant d’être transféré l’été dernier à Budoni (série D), alors que l’aîné lui inculquait la ferveur de l’Inter Milan.
Dans son village de la Caletta, où il a cultivé sa passion des chevaux, Sirigu découvre le foot et le rôle de gardien de but. Parce qu’il joue avec des enfants plus âgés, qui ne lui ont pas laissé le choix du poste, et parce qu’il a de l’asthme. Il a quitté son île à quinze ans, direction Venise, où il est formé. Trois ans plus tard, c’est en Sicile, à Palerme, qu’il flirte avec l’élite, comme troisième gardien. Prêté à Cremonese (Serie C1, niveau 3) puis à Ancône (Serie B), il s’impose comme le numéro 1 en douceur, à l’aube de la saison 2009-2010, de la même manière qu’il a éteint la concurrence au PSG l’été dernier.
Un choix parisien atypique et surprenant
Titulaire dès le début du championnat, le natif de Luoro dicte rapidement son style fait d’impressionnantes envolées et de réflexes sur sa ligne. Il prend en l’espace de quelques matches la température de la Ligue 1 et s’impose comme le pion essentiel de l’effectif parisien. Celui qui est surnommé Salvatore Adamo par le vestiaire parisien démontre un grand professionnalisme.
Altruiste et sensible, Sirigu l’est aussi avec ses coéquipiers. Le respect que le sarde inspire est lié à l’investissement qu’il déploie pour s’intégrer dans un pays qu’il n’avait visité que quelques jours, lors de vacances familiales. Dès son arrivée à Paris, il souhaite s’exprimer en français. Pas de professeur à domicile mais une application sur son smartphone qu’il utilisait à volonté: dans les vestiaires, avant l’entrainement, à l’hôtel, pendant les mises au vert ou dans le bus, sur le chemin du stade. En trois mois, il tenait une conversation. En six, il acceptait l’interview d’une radio, en direct, par téléphone. Mais « ce n’est pas difficile, le français ressemble à l’italien », s’excuse-t-il presque.
Outre ses qualités mentales exceptionnelles, Sirigu c’est aussi des valeurs humaines indispensables. Solidaire, bosseur et réfléchi dans ses actions, l’homme sait aussi être spontané et n’hésite pas à prendre des risques quand ils s’imposent. Pas flambeur, accessible et disponible, Sirigu s’est fondu dans le paysage parisien avec une facilité déconcertante, si bien qu’il reçoit le trophée UNFP du joueur du mois en décembre 2011.
Moins étincelant depuis plusieurs rencontres, hormis les quelques arrêts exceptionnels qu’il a dû sortir face à l’Olympique de Marseille dimanche dernier, Salvatore Sirigu aura à cœur contre Auxerre de mener son équipe à la victoire pour encore pouvoir prétendre au titre de champion de la ligue 1 en fin de saison.
W.G